Parlons-en autrement !

Schizophrénie, un mot détourné.

“T’es complètement ‘schizo’!” “C’est schizophrénique cette attitude!” 

Autant d’expressions courantes pour dénoncer des propos ou des attitudes contradictoires. Ce qui n’a rien à voir avec les troubles schizophréniques dont souffrent 600 000 personnes en France, soit 1% de la population. 

Au même titre que les troubles bipolaires, la dépression sévère ou les troubles anxieux, les troubles schizophréniques sont des maladies du cerveau encore mal connues et complexes, mais qui se soignent et dont on peut se rétablir.
Alors utiliser la schizophrénie pour moquer et dénigrer les propos d’une personne, c’est moquer et dénigrer tous ceux qui vivent avec cette maladie, c’est les isoler encore un peu plus.

La vidéo zapping

La stigmatisation des troubles psychiques commence par les mots. Des mots qui blessent, des mots qui isolent et qui pourtant, envahissent l’espace médiatique. Pour preuve, cette vidéo de 30 secondes seulement, mais qui en dit  déjà long sur le sujet.

« La stigmatisation, c’est la double peine pour nous, personnes concernées  » 

Témoignage de Laurent Lefebvre,  médiateur de santé pair en santé mentale aux hôpitaux universitaires de Strasbourg et administrateur de l’Unafam

Je voudrais débuter mon témoignage par une citation de ce grand homme, Albert Einstein : « Il est plus facile de casser un atome qu’un préjugé ».

En effet, il apparaît (cf. zapping vidéo ci-dessus) que les termes « schizophrène », « schizophrénie » sont employés à mauvais escient par des personnes médiatiques qui contribuent ainsi à propager auprès du grand public des idées fausses sur cette maladie psychique.

Non, la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité.

Non, cette maladie n’est pas le syndrome du docteur Jekyll et mister Hyde

C’est la double peine pour nous personnes concernées car nous avons déjà fort à faire pour pouvoir nous rétablir, alors si on doit aussi lutter contre les préjugés négatifs de la société…

Aujourd’hui pour contrer ces prises de parole intempestives, il faut donner de la visibilité aux témoignages des personnes qui vivent avec des troubles psychiques pour rétablir la vérité, leur vérité.

La Santé Mentale a été annoncée comme Grande Cause Nationale pour 2025 par le Premier ministre, ce qui permettrait de pouvoir diffuser en prime time les témoignages des personnes concernées, des familles et ainsi aider à la déstigmatisation.

Plus fort encore, inciter le monde de la télévision, du cinéma à écrire des scénarios inspirés par des histoires vraies de rétablissement, pour aider le plus grand nombre à changer de regard sur les maladies psychiques.

Briser le silence

À cause de cette stigmatisation, les personnes qui vivent avec une maladie psychique élèvent des murs de silence.

Pire, elles peuvent  refuser de se soigner ou cesser de le faire, et leur état s’aggrave.

Qui ose dire à ses amis, sa famille, ses collègues :  “J’ai rendez-vous chez le psychiatre” ou « J’ai dû être hospitalisé en psychiatrie” ? Leur entourage se tait aussi, bien souvent. 

« Dès que quelqu’un ose en parler avec simplicité c’est apaisant pour tout le monde. »

Marc, frère d’une personne vivant avec des troubles psychiques schizophréniques.

Parlons-en enfin autrement

Pour donner une chance à toutes les personnes confrontées à la maladie psychique de trouver un traitement adapté et de reprendre pouvoir sur leurs vies, refusons la banalisation du mot « schizophrénie », et levons ensemble les tabous sur la santé mentale.