Parlons-en autrement !

Dans le langage courant comme dans les discours politiques et médiatiques, le terme "schizophrénie" est trop souvent détourné.

La banalisation de l’utilisation péjorative du mot « schizophrénie » et de ses variations, dont le très répandu « schizo », renforce les préjugés, la stigmatisation et l’isolement des personnes qui vivent avec un trouble psychique. Les troubles schizophréniques, au même titre que les troubles bipolaires, la dépression sévère ou les troubles anxieux, sont des maladies du cerveau encore mal connues, mais qui touchent de nombreuses personnes et dont on peut se rétablir.

Briser le silence

Par peur du regard des autres, des préjugés véhiculés sur les maladies psychiques et de la stigmatisation, les personnes concernées et leur entourage se taisent. Ce silence construit des murs autour de la souffrance. Qui ose dire à ses amis, sa famille, ses collègues « J’ai dû être hospitalisé en psychiatrie » ? 

Conséquences : des difficultés à demander de l’aide, un retard dans le diagnostic et donc dans les soins. Pourtant, ces maladies se soignent et une prise en charge précoce en limite les conséquences invalidantes. Ce sont les soins qui permettent d’ouvrir un nouvel horizon aux personnes vivant avec un trouble psychique.

Rompre le silence sur ses troubles, partager son mal-être, c’est renouer des liens sociaux essentiels à une bonne santé mentale.

« Dès que quelqu’un ose en parler avec simplicité c’est apaisant pour tout le monde. »

Marc, frère d’une personne vivant avec des troubles psychiques schizophréniques.

Tous des citoyens

Les propos des personnes vivant avec des troubles psychiques sont très fréquemment catégorisés comme déraisonnables, voire « délirants », puis finalement rejetés au nom de la « folie » de leur auteur.

Avec une parole déconsidérée, voire discréditée, le dialogue est impossible. Sans voix dans l’espace public, elles sont réduites au silence et à leur maladie. A tel point que le mot « personne » s’efface pour parler d’elles et que « un schizophrène », « une dépressive », « les bipolaires »…deviennent l’insupportable norme.

Entendre leur parole, c’est reconnaître leur place de citoyens.

Des discriminations au pays des droits de l’homme

Le détournement du terme « schizophrénie », les clichés véhiculés dans certains médias, dans les films ou dans la littérature, renforcent les préjugés. Il est encore plus difficile pour les personnes concernées de faire part de leur détresse. Sous le prétexte qu’elles sont suivies pour des troubles psychiques, leurs droits de citoyens – accès au logement, à l’emploi, à l’éducation, à la compensation du handicap – ou de patients – accès aux soins, respect de l’intimité, consentement… – sont régulièrement bafoués. Ces discriminations renforcent la perte de l’estime de soi.

Ne pas subir un traitement discriminant à cause de ses troubles ou de son handicap est indispensable pour construire une voie vers le rétablissement et l’autonomie.

Parlons-en enfin autrement

Pour leur donner une chance de trouver une réponse adaptée et de reprendre pouvoir sur leur vie, permettons aux personnes concernées de partager leurs forces et leurs faiblesses, d’évoquer leurs troubles ou leur handicap, de mettre leurs mots sur leurs maux. Une maladie se soigne, une situation de handicap se compense, que celui-ci soit physique ou psychique. 

Les schizophrénies ? Parlons-en autrement pour que les personnes concernées et leurs aidants se projettent avec espoir dans l’avenir.

Au cours d’une vie, au moins 1 personne sur 5 sera confrontée à des troubles psychiques, et donc potentiellement exposée à une forme de stigmatisation dans son quotidien. La méconnaissance des troubles psychiques enferme les personnes concernées et leur entourage dans un silence qui isole. 

L’Unafam se bat sans relâche pour faire changer le regard. Sortir des préjugés pour une égale participation de tous à la société, sans discriminations, serait un premier pas très important. En prenant la parole sur le sujet, en refusant la banalisation du mot « schizophrénie », levons ensemble les tabous sur la santé mentale.

Découvrez le témoignage d'Anaïs Vanel

À l’occasion de la sortie de la 3ème édition de son baromètre, l’Unafam s’est associée à la maison d’édition HarperCollins pour briser le tabou de la santé mentale à travers le lancement du recueil de nouvelles « Un peu, beaucoup… à la folie ». Anaïs Vanel, auteure de “Tout oublier”, décrypte dans cette vidéo le rôle que joue la littérature dans la déstigmatisation des troubles psychiques.

La vidéo zapping

La stigmatisation des troubles psychiques commence par les mots. Ceux qui blessent, qui isolent et qui restent. Le terme « schizophrène » est détourné dans le débat médiatique et politique. 

Découvrez cette courte vidéo pour parler autrement de la schizophrénie.